En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara est réélu
Le 25 octobre dernier, Alassane Ouattara a été réélu à la présidence de la Côte d’Ivoire dès le premier tour avec 83,66% des voies. Le taux de participation est lui de 54,63%.
Il y a cinq ans la Côte d’Ivoire s’était retrouvée dans une grave crise qui avait causé la mort de plus de 3 000 personnes. En effet suite à la précédente élection présidentielle, deux candidats s’étaient déclarés comme sortant vainqueur de l’élection : Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo le président sortant. Les partisans des deux candidats se sont affrontés durant 5 mois avant que Laurent Gbagbo ne soit arrêté et transmis à la Cour Pénale International en 2011 où il est en attente de son jugement. En ce qui concerne l’élection de cette semaine, les partisans de Gbagbo qui étaient représentés par le candidat Pascal Affi N’Guessan du Front Populaire Ivoirien (le parti crée par Laurent Gbagbo) n’ont réalisé que 9,29% des voies. Certains cadres du FPI avaient fait appel au boycott en solidarité avec Laurent Gbagbo pour cette élection. Il faut savoir que l’ONU et ses partenaires au sein du groupe d’orientation stratégique sur les élections ont félicité la Commission électorale indépendante pour la tenue de ces élections. L’ONU en Côte d’Ivoire a même affirmé dans un communiqué de presse que cette commission a permis « d’organiser un scrutin apaisé, libre et démocratique ». Toutefois, certains candidats à l’élection ont eux estimé que cette élection était une « parodie ». Celle-ci légitime pourtant le président sortant Alassane Ouattara et l’action qu’il a mené pendant 5 ans. Le bilan de l’ancien directeur adjoint du FMI est plutôt bon notamment au regard de l’économie ivoirienne. En effet depuis 5 ans le PIB en volume de la Côte d’Ivoire a fortement progressé avec un pic notamment de 9% entre 2012 et 2013 selon la banque mondiale. Ces bons résultats économiques de la Côte d’Ivoire sont à mettre en relation avec les différents projets d’infrastructures lancés par le gouvernement, surtout concentrés dans l’Etat d’Abidjan, comme la construction de ponts ou d’autoroutes.
Les enjeux du quinquennat
Malgré les bons résultats économiques du premier mandat d’Alassane Ouattara, tous les problèmes de la Côte d’Ivoire ne sont pas résolus. En effet ces résultats masquent une certaine diversité notamment concernant le chômage des jeunes qui n’a pas été résorbé. Ainsi un des premiers enjeux de ce second mandat pour Alassane Ouattara sera d’assurer une croissance économique au pays qui profitera à tout le pays et à toute la population. Outre la prospérité économique, la population ivoirienne souhaite aussi une véritable réconciliation nationale. Celle-ci n’a en effet pas véritablement fonctionné puisque la Commission Dialogue, Vérité, Réconciliation (CDVR) créée en 2011, sur les bases de ce qui avait été fait en Afrique du Sud après l’apartheid, fonctionne à deux vitesses. Cette commission qui a mis un terme à ses activités le 15 décembre 2014, n’a pas réussi à ramener une véritable réconciliation dans le pays puisque notamment aucun des proches d’Alassane Ouattara n’a été inquiété. Afin de prendre le relais de cette commission, une « commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes » (CONARIV) a été créée. Ainsi les principaux enjeux du second mandat d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire seront certainement la poursuite du développement économique et la réconciliation. Toutefois le président réélu afin de remplir ces deux objectifs espère que ses bons résultats économiques obtenus jusqu’à maintenant vont continuer et que cela va amener une réconciliation nationale comme il l’a affirmé lors de son investiture où il annonce que la prospérité est « un des éléments qui aide le plus la réconciliation ».
